Le but principal sera donc celui de confirmer (ou exclure) l’imputabilité d’un allergène dans une réaction immuno-allergique, préciser le type de maladie, et son mécanisme probable. Les tests suivants pourront alors être envisagés :
- en hospitalisation de jour, les protocoles d’induction de tolérance orale pour les aliments, et de désensibilisation pour les médicaments (surtout pour les patients avec des hypersensibilités à des agents chimiothérapiques et anticorps monoclonaux), ou pour les venins d’hyménoptères ;
- en consultation, la mise en place de traitements d’immunothérapie allergénique (respiratoire), de médicaments symptomatiques et/ou de prévention d’allergie, et de biothérapies ciblés pour les patients souffrant d’eczéma sévère, asthme, et urticaire spontanée.
Développer des programmes d’éducation thérapeutique (ETP) dans les maladies allergiques comme par exemple :
- l’anaphylaxie alimentaire : le but est l’apprentissage à la gestion d’une réaction anaphylactique ;
- l’asthme : le but d’améliorer la qualité de vie du patient en optimisant le contrôle de l’asthme en diminuant les hospitalisations et le recours aux consultations d’urgences ;
- la dermatite atopique : le but est d’apprendre à connaître la maladie et traiter les poussées de dermatite atopique des patients de tout âge.
Education de santé
La prévalence des allergies a augmenté au cours des dernières décennies et l’allergie est devenue un problème de santé publique important qui touche les enfants et les adultes. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) estime qu’en 2050 la moitié de la population sera allergique. En plus d’une augmentation de leur prévalence, les allergies devient de plus en plus sévères et les profils des patients allergiques se sont aussi complexifiés, motivant la création du DES d’allergologie, qui est devenue une spécialité en France depuis 2017.
Si on regarde plus spécifiquement les différents panels d’allergie de façon très succincte :
- l’allergie alimentaire va toucher préférentiellement la population pédiatre jusqu’à 10% des enfants, et on assiste ces dernières années à une augmentation des formes sévères d’allergie alimentaire, et de ce fait des passages aux urgences pour des anaphylaxies ;
- les allergies aux médicaments appartiennent au grand domaine de la iatrogénie, elles constituent ainsi un véritable problème de santé publique qui est difficilement chiffré par les études épidémiologiques. Les réactions allergiques médicamenteuses représenteraient jusqu’à 1/3 des effets secondaires dus aux médicaments, ceux-ci pouvant atteindre, selon les services hospitaliers, entre 10 et 20% des patients hospitalisés. Cette pathologie allergique iatrogène est responsable d’une morbidité, d’une mortalité et d’un surcoût qui restent mal évalués ;
- On rapporte une fréquence de 0,3 à 7,5% de réaction systémique aux venins d’hyménoptère dans la population générale ; cette fréquence est largement augmentée dans la population ciblée des patients avec désordres mastocytaires.
Cette augmentation de prévalence et de complexité nécessite souvent que le patient soit pris en charge du patient rapidement, avec une optimisation du parcours de soins de santé, et un lien privilégié entre les acteurs de soin primaire et l’allergologue.
LA MALADIE ALLERGIQUE EST UN ENJEU DE SANTE PUBLIQUE
- Fréquence : Les maladies allergiques touchent 1 personne sur 3 et sont en constantes augmentation. De nombreuses causes sont incriminées, dont les principales sont des facteurs héréditaires et environnementaux.
- Chronicité : La maladie allergique, n’est pas une maladie rare, mais fréquente, et qui demande une certaine expertise qui est transversale. Plusieurs organes peuvent être intéressés, notamment dans le cadre de l’asthme, la rhino-conjonctivite allergique, l’urticaire, la dermatite atopique ou les eczémas de contacts, les hypersensibilités médicamenteuses, l’allergie alimentaires, ou professionnelles. Elles peuvent mettre en jeu le pronostic vital, avec le risque d’anaphylaxie, de toxidermie sévère, et de pathologies d’activation mastocytaire.
- Transversalité : La maladie allergique est une maladie chronique invalidante, altérant la qualité de vie des patients, engendrant quelques fois de complications graves souvent évitables, qui conduisent à des hospitalisations, avec les dépenses de santé qui en découlent, et qui peuvent mettre en jeu le pronostic vital du patient. Tout retard à la prise en charge est donc une perte de chance claire pour le patient. Ne pas considérer cet aspect des pathologies allergiques serait une erreur de la part du personnel sanitaire et des organismes responsables de l’organisation des soins sur le territoire